Ceux d’entre vous qui connaissent Amend savent que notre travail est ancré dans la recherche et la preuve par les faits.
Prouver scientifiquement qu’un programme de santé publique fonctionne (ou ne fonctionne pas) est un défi, surtout dans un pays en développement où les données gouvernementales primaires (par ex. celles des hôpitaux et des registres de police) ne sont pas fiables. Dans ce contexte, la seule façon de recueillir des données précises est de concevoir une étude de contrôle aléatoire de qualité supérieure, puis de faire du porte-à-porte et d’interroger systématiquement les résidents – pendant des mois, sous la pluie, dans la boue et sous la chaleur. C’est donc exactement ce que nous avons fait : nous avons conçu une étude en partenariat avec les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et nous sommes allés dans la rue pour déterminer si notre programme d’infrastructures scolaires sauve réellement des vies.
Maintenant, nous avons la preuve que c’est le cas. Les résultats ont été détaillés dans l’article récemment publié « Le programme School Area Road Safety Assessment and Improvements (SARSAI) réduit les blessures dues aux accidents de la route chez les enfants en Tanzanie. »
Publié en juin 2018 dans la revue bimestrielle Injury Prevention du British Medical Journal, l’article décrit l’évaluation d’impact que nous avons réalisée pour mesurer l’effet de notre programme SARSAI sur les taux et les caractéristiques des blessures.
Nous sommes très fiers de notre équipe dévouée de chefs de projet et de chercheurs.
Il existe deux stratégies physiques de SARSAI : séparer les enfants de la circulation / ralentir les véhicules où les enfants et la circulation doivent interagir. Elle comporte également l’éducation et la sensibilisation de la communauté.
En 2015 et 2016, nous avons évalué l’effet de SARSAI à Dar es Salaam, en Tanzanie. L’évaluation étant terminée, le SARSAI est désormais le premier programme de prévention des traumatismes routiers dont il a été prouvé qu’il réduisait ces derniers en Afrique subsaharienne.
L’évaluation a montré une réduction de 26 % des blessures et de 58 % des traumatismes crâniens dans les écoles qui ont bénéficié du SARSAI. Elle a également révélé que, pour chaque 286 enfant dont l’école reçoit le SARSAI, une blessure est évitée par an. L’intervention a éliminé les blessures mineures au cours de l’année étudiée (il n’y en a eu aucune après le programme, alors qu’il y en avait eu 13 avant cela). Nous avons enregistré quatre cas de décès chez les piétons enfants l’année précédant l’intervention, et aucun l’année suivante.
Grâce à cette étude, nous avons prouvé que des mesures peu coûteuses et facilement accessibles permettent de sauver la vie d’enfants en Afrique urbaine. Cela renforce notre argument selon lequel les gouvernements et leurs partenaires peuvent – et doivent – mettre en œuvre les principes de SARSAI à la fois rétroactivement et lors de la conception de nouvelles routes et villes. C’est une occasion de sauver des vies. Nous ne pouvons pas l’ignorer.